COUCOU !!!

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jeudi 30 septembre 2010

Inde: le bilan

Terminons enfin notre recit indien en dressant un petit bilan de nos deux experiences, avant de pouvoir enfin vous raconter le Japon que vous semblez impatients de decouvrir!

Commencons par la ferme de Ramesh:
Le profil de Ramesh, sur la liste des fermes indiennes, donnait l'impression d'une grande ambition de sa part, et avant d'accepter notre demande, il nous avait envoye toute une serie de questions sur ce que nous connaissions de l'agriculture naturelle (technique alternative, pronee par le japonais Masanobu Fukuoka), sur notre experience en agriculture, sur la ferme de Christophe (le pere de Jan), etc. Nous y sommes arrives pleins de bonne volonte et de motivation, prets a nous investir serieusement dans l'application de nouvelles methodes agricoles.

La realite fut decevante, de maniere generale. Il s'est d'abord avere que les wwoofers argentins, avec qui nous avons cohabite quelques semaines, n'ont pas ete soumis au meme questionnaire avant de se voir acceptes chez Ramesh.
Les discussions avec celui-ci n'ont pas ete nombreuses, car il semblait plus interesse par son ordinateur ou son dernier telephone porable...
Nous etions plutot livres a nous meme en ce qui concerne le travail a effectuer chaque jour, et comme les argentins etaient arrives une semaine avant nous, on a vraiment eu l'impression de leur servir d'assistants (c'est aussi en partie a cause de leur caractere). Ramesh n'a jamais semble vraiment s'interesser a notre travail. Tres regulierement, il s'absentait pour la journee sans nous prevenir, et on se retrouvait un peu sans savoir quoi faire.

En meme temps, quoi que nous fassions, on n'avait jamais l'impression que notre travail le satisfaisait, alors que parallelement, les ouvriers agricoles employes par la ferme passaient leurs journees a ne quasiment rien faire, sans que Ramesh semble ne s'en inquieter...
Il tenait a ce que les wwoofers ne fassent pas de travail dans les champs et se concentrent sur de nouvelles experiences. Cependant il a realise tout a coup que la plantation du riz etait terriblement en retard, et voila-t-y pas qu'il nous fait lever a 5h du matin un dimanche pour repiquer du riz... Bon, il faut dire qu'en realite c'etait notre meilleure journee a la ferme!
Par contre, ca a ete moins agreable lors de la derniere semaine, quand il nous a fait creuser comme des betes dans la colline avoisinante. Il etait question de ce projet avant meme qu'on arrive: creuser des canaux relies a de petites fosses servant a stopper l'eau ruisselant le long de la pente et a la faire s'infiltrer dans le sol, pour abreuver de jeunes arbres plantes en meme temps. La masse de travail etait enorme, et on n'a pas compris pourquoi Ramesh ne s'y est pas interesse quant les argentins etaient la, mais que ca devenait urgent quant il ne nous restait que 4 jours... On a donc beaucou pioche et pellete pendant ces derniers jours, avec parfois l'aide d'un seul ouvrier (pendant que les autres jouaient aux cartes). Il n'est venu voir l'avancement de nos travaux qu'une seule fois, et n'a pas semble du tout impressionne par les tonnes de terre qu'on avait deja deplacees...Ca a fini de plomber notre motivation, et c'est ca qui a "assombri" la fin de notre sejour, comme on l'avait dit dans l'un de nos derniers posts depuis chez lui.

Il y a quand meme, bien sur, quelques bons cotes et quelques bons souvenirs que nous garderons. Le paysage etait superbe et valait vraiment le deplacement. On a appris quelques trucs concernant l'agriculture: meme si l'agriculture naturelle semble moins interessante qu'au debut (en tout cas, il faudrait un travail enorme pour l'appliquer a d'autres climats et d'autres productions que ceux du Japon), nous avons decouvert la permaculture, plus universelle, et qui parait plus prometteuse par son approche vraiment globale, et d'autres idees interessantes, comme les "plantes amies" ou les spirales d'herbes aromatiques.
Cette experience chez Ramesh a ete aussi l'occasion de s'initier a la fabrication du fromage, et on a bien l'intention d'approfondir nos connaissances et notre pratique en rentrant en France. Meme chose concernant le pain (qu'on cuisait au four solaire) et la confiture ; de maniere generale ca nous a donne envie de faire notre nourriture nous-meme (au maximum) quand on sera de retour en France.


Passons ensuite a la ferme de Malidam et Manju. Inutile de recopier l'integralite de nos posts precedents: comme Fred l'a justement souligne, c'etait plus proche de l'enfer que du Nirvana, malgre le nom de la ferme. Conditions climatiques extremement difficiles, confort tres rudimentaire, difficultes de communication avec la famille, puces, moustiques, nourriture tres repetitive et ultra epice, au point de provoquer une sorte de "deprime alimentaire". Melangez tout ca, et vous obtenez un regime ultra efficace, mais tres douloureux!

Les bons cotes sont a chercher du cote du long terme: ca nous aura bien endurcis et on espere que ca facilitera le passage des moments difficiles dans le futur! En tout cas, le Japon nous parait etre le paradis sur terre, bien qu'on ne chome pas. Il est sur que d'avoir goute a la vie indienne nous permettra d'apprecier une vie simple en France, qui paraitra royale en comparaison!
On a aussi beaucoup reflechi a notre retour en France, pour se donner un point de mire. Comme on l'a deja rapporte dans un precedent post, on s'est achete un cahier ou on a ecrit tout ce qu'on voulait faire en rentrant, a plus ou moins longue echeance.
Et puis la nourriture ascetique a laquelle nous avons eu droit en Inde nous a donne une grosse envie de cuisiner, ou plutot a donner envie a Jan de cuisiner, et n'a fait que confirmer l'envie de Claire! La cuisine pratiquee en France (francaise, italienne ou autre) est extremement riche, et on veut en profiter.


En ce qui concerne l'Inde en general, ne nous voilons pas la face, le pays ne nous a pas plu, et on n'y retournera sans doute jamais. Il est vrai que le wwoofing n'est pas un bon moyen de decouvrir ce pays : la rudesse de la vie quotidiene indienne masque la plupart des bons cotes du pays.
Mais meme en dehors des fermes elle-memes, la culture ne nous a pas charmes. Les Indiens semblent accueillants au premier abord, mais les rapports entre les gens n'ont en fait aucune chaleur. Il y a peu ou pas de tendresse entre parents et enfants, et le mot "merci" ne semble pas faire partie de leur vocabulaire. Ce n'est pas par impolitesse, c'est juste dans leur culture, et ca nous semble assez revelateur des relations entre les gens.
Il ne faut pas etre trop radical : on a toujours facilement trouve quelqu'un a qui demander notre chemin, et les gens se serraient toujours comme des sardines pour nous permettre d'entrer dans les bus ou pour poser nos enormes sacs de voyage. On a rencontre beaucoup de gens tres synpathiques, s'interessant a nous et a notre voyage. Mais a cote de ca, la plupart de ceux qui nous accostaient voulaient nous vendre quelque chose, meme lorsqu'ils simulaient au depart une discussion desinteressee, et les petites arnaques sont quotidiennes. Si on n'est pas vigilant, on se fait arnaquer sur le prix presque a chaque fois qu'on achete quelques chose. Bien sur, on est riche par rapport a la moyenne des indiens, mais le principe est quand meme malhonnete.
On a peut etre manque le meilleur de l'Inde en n'allant pas visiter de temple. Mais lorsque l'occasion s'est presentee, ca ne nous a simplement pas attires. On se serait peut etre laisse tenter si quelqu'un nous y avait emmene, mais on n'a pas assez sympathise avec les indiens pour cela.

En tout cas, une consequence positive de tout ca, c'est que l'on se sent beaucoup mieux au Japon, et qu'on est certains de se sentir bien chez nous quand on sera de retour...

4 commentaires:

  1. "Amer savoir,celui qu'on tire du voyage!" C. Baudelaire

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  2. vous avez raison rien ne vaut une bonne carbonnade ou une choucroute...promis je vous en ferai des votre retour
    bisousss

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  3. Est-il marquer le mot bébé dans ce petit cahier???
    J'ai l'impression que OUI!!!!

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  4. Maître Paparamajana1 octobre 2010 à 11:35

    Vous vous êtes mépris sur le sens du mot "nirvana" qui signifie: état de non douleur, atteint par ceux qui ont su se délivrer du cycle des réincarnations.
    Rien à voir avec "eden", "paradis" ou autres lieux de délices...
    D'où la déception.

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