COUCOU !!!

COUCOU !!!

samedi 4 septembre 2010

La vie a la Nirvana Farm, ou un mois et demi d'ennuis qui allerent crescendo

La premiere semaine s'est relativement bien passee, les fermiers nous laissant le temps de nous acclimater et de nous habituer au rythme de travail de la ferme. Le travail etait repetitif mais supportable malgre la chaleur, du desherbage essentiellement pendant 6 a 7 heures par jour (un prochain post sera consacre a une journee type a la ferme).
Au bout de la premiere semaine les ennuis ont debute, notamment avec l'arrivee de la mousson, qui a mis en evidence un probleme de fuite dans le toit de notre chambre. La premiere fois qu'il a plu, l'eau est passee a travers le toit, en consequence on a abrite nos affaires du cote de la chambre ou il n'y avait pas de fuite. On a meme, en desespoir de cause, accroche notre poncho anti-pluie au plafond pour tenter de s'abriter un peu.


Pendant quelques jours nos lits ont fait des allers et retours entre l'exterieur et l'interieur, car en pleine nuit ils nous arrivait d'etre reveilles par une bourrasque de vent et de pluie (toujours tres agreable) et on se refugiait a l'interieur. Sauf que quand il a commence a pleuvoir de maniere intensive eh bien il ne restait plus qu'une moitie de la chambre au sec, soit juste la place pour un lit!! On a donc fini notre nuit l'un serre contre l'autre dans un lit d'une personne avec une chaleur toujours assez lourde.

Malidam ne nous a pas cru, non, non, il ne pleut pas. Selon lui, a la premiere pluie l'eau passe a travers le toit mais apres "no problem"le toit se densifie et devient impermeable. Sauf qu'a la pluie suivante, le constat fut le meme : il pleuvait a l'interieur. Cependant, pas moyen de lui faire entendre raison ; il a fallu attendre le dimanche suivant et notre premiere rencontre avec le proprietaire Arvind, a qui nous avons parle de notre probleme de fuite, lequel a illico demande a Malidam de nous donner une bache, bizarrement concue aux dimensions de la chambre et prete a l'emploi. Il a nous a suffi de l'accrocher au plafond et le probleme etait regle! La chanson de Malidam ensuite n'etait plus la meme, il nous disait : "monsoon problem!" Ah ah ah!

A peine ce probleme resolu, un autre a fait son apparition, et pas des moindres: attaque virulente de puces!!! Les photos se passent de commentaires (et ce n'est qu'un exemple, meme chose sur Claire, et on a oublie de prendre notre visage en photo)...



Encore une fois, selon Malidam, ''no problem"! Premiere solution "a l'indienne", apres que Jan lui ait montre son torse ravage: un petit tour chez le docteur, qui nous donne des comprimes et de l'huile de coco, comme si le probleme venait de nous et pas des puces! Le lendemain, nous lui avons donc mis le nez sur les matelas infestes de bestioles. Le dimanche precedent, alors que l"invasion venait de commencer, nous en avions touche un mot a Arvind, qui nous avait parle d'un produit a base de kerosene (?) pour faire fuir les "Katmal", autrement dit les puces, en hindi. On esperait donc que Malidam organise l'extermination grace a ce produit. Que nenni! Il nous assura qu'il suffisait d'exposer draps et matelas au soleil pour les faire fuir. Ce que nous avons fait, faute de mieux, en attendant le jeudi suivant. Lors de notre sortie hebdomadaire a Jaipur, ou '"day-off" (cependant tout aussi fatiguant qu'une journee normale), nous avons achete un aerosol anti-insectes, bien chimique malheureusement, mais efficace et vraiment indispensable cette fois-ci. On a oublie de vous dire: il y avait non seulement des puces, mais aussi des larves de puces, genre mini-asticot, que l'on retrouvait non seulement dans nos draps, nos habits, mais aussi partout sur le sol et les etageres incrustees dans les murs de notre "chambre", et meme une fois dans les cheveux de Claire (le peigne etait pose sur l'etagere)!! Trois pulverisations a quelques jours d'intervale (au nez et a la barbe de Malidam, dont nous craignions la desapprobation) ont fini par venir a bout des parasites.

Ce qu'on a oublie de vous dire, c'est qu'un autre probleme etait survenu au moment de notre depart de chez Ramesh, independamment de notre aventure indienne: Abe-san, notre premier hote au Japon sur l'ile de Shikoku, qui nous avait donne son accord debut mai, nous a envoye un mail tout bizarre mi juillet dans lequel il nous precisait de but en blanc que "sa maison est tres petite et on pourrait se sentir a l'etroit". On a bien senti le coup foireux, et on lui a repondu que le confort n'etait pas notre priorite, mais qu'il devait nous dire s'il y avait le moindre probleme. Ce a quoi il nous a repondu : "J'ai recemment perdu beaucoup d'argent, et j'ai decide d'annuler votre venue". Pas d'excuses, et on se demande ce qui se serait passe si on ne l'avait pas relance...
On se retrouvait donc sans hote au Japon, a moins de 2 mois de notre arrivee sur le sol nippon. Quant on connait les codes du systeme de wwoofing japonais, qui notamment interdit de contacter deux fermes en meme temps, vous imaginez dans quel petrin on se trouvait alors! Voici pourquoi tous les jeudis on se rendait a Jaipur dans la boutique informatique d'Arvind, qui nous avait gentiment propose de venir y consulter gratuitement Internet. Nous nous sommes donc mis en quete d'une ferme pour septembre-octobre (une seconde ferme nous avait donne son accord pour le mois de novembre). Ce ne fut pas chose facile: durant les 2 premieres semaines, nous avons contacte a chaque fois une ferme, qui nous a repondu par la negative. Nous avons donc decide de mettre un message sur le forum du site de Wwoofing japonais, "couple francais cherche urgemment une ferme!". Seulement 2 reponses: un abruti (canadien, accessoirement) bien peu respectueux des regles, qui nous a envoye les coordonnees de 10 fermes qui l'avaient accepte, et auxquelles il allait dire merde,pffffffffffff!! La deuxieme reponse etait la proposition d'une ferme situee sur l'ile d'Ishigaki, a pres de 2000km de Tokyo! Notre budget ne nous permettant pas de nous y rendre, nous avons decline l'offre en les remerciant toutefois.
Nous nous sommes alors resolus a envoyer des demandes a plusieurs fermes, en prenant soin d'expliquer a chaque ferme les raisons de cet envoi multiple. Finalement, sur les 5 fermes contactees, une reponse favorable venant de la prefecture d'Ibaraki, dans les environs de Tokyo. Il s'agit de la Yamabiko Farm, dont vous pouvez consulter le site web : http://yamabikoworld.web.fc2.com/index.htm

Mais revenons a nos moutons indiens. A peine soulages de cette invasion "puciere", et de la peur de se retrouver au Japon sans point de chute, les problemes de sante on commence a nous assaillir... Jan a ete le premier touche, d'abord un coup de chaud lors d'une matinee de travail intensive sous la pluie a transporter des branches d'arbre d'un bout a l'autre de la propriete, puis des vomissements violents lors de la sortie suivante a Jaipur apres un repas au "Peacock Restaurant", restaurant recommande par le fameux guide du routard... Son corps etait probablement deja habitue aux infames chapati (qu'il supportait encore bien), et n'a pas apprecie la sauce plutot grasse servie avec son poulet. Resultat: Vaseux toute la journee, ainsi que tout le lendemain matin.
Quand y'en a plus, y'en a encore: deux jours apres, c'etait au tour de Claire de subir les memes vomissements, sans en connaitre l'origine cette fois-ci. Mais elle ne s'est pas contentee de ca: les vomissements ont ete suivis par de graves problemes intestinaux qui la laisserent alitee pendant environ 3 jours... Vraiment pas glop! A partir de ce moment, Claire n'a quasiment plus rien avale durant les deux semaines qui restaient: pas plus d'une demi chapati par repas, ce qui ne fait pas bien lourd! Mais beaucoup, beaucoup d'eau. Vous comprenez comment elle a pu perdre 12.5 kilos en a peine plus d'un mois.
Il faut dire que durant les 2 premieres semaines, Manju faisait des efforts pour varier les repas (c'est a dire les accompagnements des inevitables chapatis), les chapati etaient souvent beurrees, et on a meme eu une fois du riz au lait, et une autre fois un dessert indien, appelle "churma", qui consiste en des chapati reduites en poudre, melangees a du sucre du "ghee" (beurre clarifie). Devinez avec quoi ils servent ca?................. du piment! Et ils trempent cette poudre sucree dans la sauce epicee... Ils sont irrecuperables!
Ci-dessous, la preparation du churma, reduction en poudre des chapati dans un immense mortier en pierre, "tamisage" par Ashok, melange au sucre.




Tout ca, c'etait au debut. A partir de la, les repas sont devenus beaucoup moins soignes, fini le beurre qui aidait bien a faire passer les chapatis, le nombre de chapati disponibles etait assez fluctuant, et les pickles etaient distribues au compte-goutte, comme si la penurie nous menacait. Resumons: 2 chapati pour Jan, 1/2 pour Claire, et 3 pickles pour nous 2! Quel repas gargantuesque!

Vous n'allez surement pas le croire, mais ce n'est pas tout! Du jour au lendemain, Manju qui etait relativement sympathique jusque la, est devenue execrable et autoritaire. On se demande si ca ne correspondait pas a sa periode menstruelle, si vous nous permettez de parler de ca, car cette periode a dure environ 1 semaine. Une semaine de travail extremement intensif, pauses raccourcies (on a travaille 9h30 lors de la pire journee!) et repas maigrelets. Jan s'est meme fait engueuler un matin, quand Manju s'est apercue qu'il osait utiliser des feuilles d'arbres en guise de papier-toilette, contrairement a la technique indienne qui consiste a utiliser sa main gauche ainsi que de l'eau. Ce fut le pretexte a une belle saute d'humeur, qui resta heureusement la seule.

Une fois que nous etions tous les deux remis, la mousson est devenue beaucoup plus reguliere, l'air etait assez malsain et l'humidite ambiante a rendu Malidam et Manju malades a leur tour (maux de tete et fatigue generale). Le travail a donc commence a etre un peu plus cool et les journees se sont ecoulees de maniere beaucoup plus paisible. Mais ce repit fut de courte duree surtout pour Claire, qui l'avant derniere semaine a refait une crise d'on ne sait quoi, mais ce fut vomissements en serie et impossible de manger quoique ce soit pour elle pendant plusieurs jours. Jan est meme alle dans le village d'a cote avec Malidam pour faire des courses et essayer de trouver quelque chose a manger pour elle, ce fut difficle car plus rien ne lui donnait envie... quelques fruits lui ont permis de survivre, pommes, poires, tomates! Avec le recul on se dit qu'on a ete victimes d'une depression alimentaire, car meme Jan a eu du mal les derniers jours a avaler les chapati. Solution ultime : le NUTELLA! C'est probablement son gout familier qui nous a sauves de la famine et de la depression (surtout Jan) durant les deux dernieres semaines.

Les tartines de Nut' n'ont pas ete le seul soutien psychologique durant cette epreuve. Vers le milieu de notre periode chez M&M, nous nous sommes achete un cahier dans lequel nous avons consigne tout ce que nous ferons en rentrant en France a court, moyen et long terme, histoire d'avoir un point de mire et un espoir de temps plus favorables! Ca semble un peu extreme, mais ca nous a vraiment aides. Nous avons maintenant une immense liste de films a voir, de criteres pour notre future maison ideale (on peut rever!), de restaurants a (re)visiter, etc. Avec le recul, voila quelques chose de bon qui sera ressorti de cette experience!

4 commentaires:

  1. dites moi tout ...dans votre cahier vous avez prévu le bébé à moyen ou long terme....
    c'est juste pour que je puisse me préparer à etre grand mère :)

    RépondreSupprimer
  2. Ben dites donc....Et moi qui croyais que l'esclavage était aboli!
    Bon courage pour la suite...
    J'espère que l'expérience sera plus positive au Japon. Sinon,vous pouvez encore etre là pour le mariage de Nico et Rachida!!!

    RépondreSupprimer
  3. Etre affamé,passe encore,recevoir de la flotte sur la tête,c'est pas glop,mais bon....Mais les puces,là,je dis stop!!Trop c'est trop!Il était temps que ça se termine...

    RépondreSupprimer
  4. Je viens de lire toutes vos péripéties et je suis passée du rire aux larmes. Je crois que le cahier que vous avez fait sera votre plus "beau" souvenir. Bisous

    RépondreSupprimer